Jour J + 4
Vendredi 3 mars 2006 J+4 Ici la Chine!
Ca y est, après des mois d'attente j'ai franchi le Rubicon! J'étais un peu contraint, faute de quoi je n'aurais pas dépassé l'Italie, ce qui paraît logique après tout. Je suis donc bien arrivé, atterrissage en douceur, Beijing -3ºC sous une fine pellicule de neige. Je suis à Beijing depuis quatre jours et j'y résiderai encore deux semaines. Par chance l'hôtel est à moins de cinq minutes à pied du bureau et ça, ça change la vie! Le principal avantage d'être passé par la case Beijing réside dans le fait que l'on peut en général se faire comprendre assez facilement. On trouve quasiment toujours une personne parlant anglais dans les restaurants. Au pire une carte avec la photo des plats ou une traduction suffit à choisir son repas. Si je vous dis cela, c'est que mon dernier repas m'a appris le contraire. Je suis donc entré dans un petit restaurant bien tenu, après une bonne heure de balade histoire de m’ouvrir l’appétit. Je n'ai pas tout de suite fait attention au fait que si tous les consommateurs étaient chinois il y avait deux bonnes raisons!
- La première, c'est qu'on n'y mange bien (la simple présence de consommateurs suffit à vérifier cela en général).
- La seconde c'est que nous sommes en présence d'un VRAI restaurant chinois. Par là, j'entends que les serveurs parlent chinois (avec un accent irréprochable et une diction digne d'un commentateur de football brésilien).
Et là, je peux vous dire que malgré le milliard de chinois autour de moi, je me suis senti bien seul. Personne ne parlant anglais aux alentours (pour le français il ne faut pas rêver). La carte dans un chinois impeccable. Pas la moindre photo sur le menu ou les murs. Pas la moindre traduction, rien ! L'immersion totale ; un peu comme sous la dalle de Tolbiac!
Je regarde autour de moi cherchant un plat dans une assiette, une photo oubliée sur un mur, quelque chose à quoi me raccrocher. A croire qu'ils n'avaient pas anticipé ma venue, un comble quand même. Ignoraient-ils jusqu'à l'existence même de mon blog? Bref à part l'indication "restroom" au dessus d'une porte j'étais dans la mouise jusqu'au cou.
C'est donc à ce moment que le doute s'installe en moi. J'avais déjà ôté mon couvre-chef et mon manteau, j'étais installé en tant qu'hôte de marque à la meilleure table. Il n'était plus question pour moi de faire marche arrière. J'ai donc réalisé à ce moment que faute d'avoir appris le chinois avant de venir, j'avais bien fait de jouer à Brainstorm et à Pictionary! Et oui dans ce cas de figure, il faut l’avouer ça aide toujours! Je ne dis pas que ça va me dispenser de l'apprentissage du chinois, mais là, sur un CV ça tient la route.
Quoi qu'il en soit je ne vais pas m'appesantir sur ces faits, j'ai encore de l'estime pour ma propre personne et j'ai donc très bien mangé. Du boeuf sauté aux six champignons. (...) Ce n'est même pas la peine de me demander comment je mime les champignons ou le boeuf, en tout cas je le fais très bien! Vive l'amour!
Par contre pour boire, c'est plus facile "YI TSING TAO" et ça roule! Là, ils m'ont très bien compris; ça les a rassurés et ils se sont mis à me parler du dilemme inflation/chômage dans les économies capitalistes occidentales et des biens faits du plan! Ou quelque chose dans le genre je suppose. L'alcool délit les langues, c’est bien connu. Et comme je n'avais pas l'air d'un demi touriste en goguette, ils m'ont proposé deux bouteilles. L'une chaude, un bon 25ºC, l'autre fraîche. Là je dois remercier mes collègues qui pas plus tard que la veille m'ont appris, information capitale s'il en est, que les chinois boivent chaud, «Ils considèrent que la température du lait maternel ne peut être autre que la température idéale pour une boisson ». Donc, afin de ne pas me faire passer pour ce que je ne suis pas, ou risquer tout simplement de prolonger la conversation, j'ai opté pour la bière froide, identique à celle servie à tous les touristes des restaurants avoisinants. Vu le recul dont je dispose maintenant, cette bière fraîche de 50cl (taille standard en Chine) m'était forcement destinée. Etant donné l'absence de longs nez dans ce resto j'ai compris qu'ils avaient bien lu mon blog, qu'ils avaient anticipés ma venue en mettant une bière au frais le matin même et que seul la surprise ou l'émotion expliquait le cafouillage du début. De tout façon c'est oublié, je ne leur en veux pas. Tout ça pour dire que pour commander à manger à Beijing quand on ne connaît pas la langue, c'est pas facile! Alors quand je serai à Wei nan... A midi je ne prends pas de risque, je vais déjeuner avec un collègue chinois : Au menu la spécialité locale: Canard rôti à la Pékinoise! Dans un restaurant installé depuis plus de 130 ans. Rien que ça.
3 Comments:
DIs donc, Gamin ! j'espère que ton Chinois s'améliore effectivement, parce que ton orthographe française te quitte manifestement à tire d'aile... J'ai relevé au vol pas moins d'une demi-douzaine de fautes, erreurs ou autres impropriétés !!!
Ceci dit, je suis content de savoir que ton appétit va (quand l'appétit va... ).
Embrasse les Chinois pour nous,
Bises,
Tonton Louis et Tata Anyvonne
Ca fait toujours plaisir, le soutien de la famille dans des moments difficiles... Le jour où tu seras derrière les barreaux à Wai nan, Beijing ou DingDong, ne t'avise pas à faire des fautes d'orthographe dans ta lettre d'appel à l'aide à la famille...j'ai comme la sensation que la protection consulaire se fera attendre...
Il y a cependant des remarques de fond à faire sur ce blog. Dès la première page. "Blog d'un petit français partant en Chine...". Sans intérêt et mensonger. "Petit" n'est pas le mot précis que j'utiliserais...ça part déjà mal. "...français...": cela va de soi. Un étranger qui débarque, pour la première fois dans sa vie, en Chine, prend de plein fouet la culture millénaire que ce pays respire à chaque coin de rue et ne trouve rien de plus passionnant à raconter que des histoires de bouffe...il est bien évident que ce n'est pas un Belge!!! Quoique...
M'enfin...c'est un bon début (Pat le trouve même très bon mais il ne faut pas s'y fier, elle est quand même paticulièrement indulgente). En tout cas, ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et il faut croiser les doigts pour que cette inspiration littéraire ne soit pas juste passagère.
On t'embrasse très fort,
Pat et Victor
P.S. C'est peinible à admettre mais tu commences à nous manquer un peu...
P.P.S. Louis, je te prends à la dictée de Pivot quand tu veux!!! Le perdant (toi donc...) paie un plateau de tourteaux... V.
Mon petit Victor,
avant de parler de Pivot, je me permettrais de te conseiller de relire ton intervention. Aussi pleine de bons sentiments qu'elle soit, elle n'en pas exempte d'errements orthographiques elle-même...
J'aurai donc plaisir à déguster ces fruits de mer en ta compagnie et sur ton compte au moment et dans le lieu qui te conviendront !
Je suis, en toute bienveillance, à ta disposition pour toute relecture préalable à publication.
Bises à Pat (charmante jeune femme dont le bon goût n'a été pris en faute qu'en une seule occasion),
Amitiés à toi (à qui on ne peut en vouloir d'essayer de te mesurer à plus grand que toi, ainsi est la jeunesse, impétueuse et présomptueuse),
Toute mon affection et mon soutien à David (avec des amis fidèles, tu pourras toujours trouver un moyen de te tirer de toutes les embûches qui pourraient parsemer ton chemin)!
Encore et toujours, Tonton Louis
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