白酒 báijiǔ: eau-de-vie
Explication de texte "Santé, Prospérité"
J’ai pris un peu de retard cette semaine avec mon blog, j’ai une explication à cela. (Ce n’est qu’une explication et pas une excuse…) Je vais vous la résumer ce qui va me permettre de répondre à plusieurs commentaires me demandant ce que je bois, d’une part et si mon chinois s’améliore d’autre part. Voici donc les deux nouveaux mots que j’ai appris hier soir et qui sont la cause de mon retard. 白酒 báijiǔ: eau-de-vie et 干杯 gānbēi porter un toast / vider un verre / faire cul sec J’ai pas besoin de vous faire un dessin ! En fait, je vous ai déjà parlé de la bière 啤酒 píjiǔ bière, qui n’a de commun avec la notre que le nom car son degré alcoolique ne dépasse jamais les 4%. Cette fois-ci place au "Baïdjio". Son nom résonne encore dans ma tête. Sur l’échelle des alcools chinois elle se situe à l’opposé, loin, très très loin de la bière. Tellement loin qu’elle titre entre 45 et 65 degrés. Comme disait ce cher Volfoni - Nous par contre on est des adultes,.. on pourrait peut être s'en faire un ptit ! Et là je peux vous confirmer que ce n’est pas du « tout venant » mais plutôt du « Qu'est ce qu'on se fait,... on se risque sur le bizarre ? - Tiens, vous avez sorti le vitriol ! » Je vais encore utiliser quelques répliques du célébrissime « Les Tontons Flingueurs » qui tombent parfaitement à propos. « - Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça il a l'air assez curieux. - Y date du mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a dû arrêter la fabrication : y a des clients qui devenaient aveugles, alors ça faisait des histoires... - Faut reconnaître, c'est du brutal ! - J'ai connu une polonaise qu'en prenais au p'tit déjeuner... Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme. - Tu sais pas ce qu'il me rappelle, c't espèce de drôlerie qu'on buvait dans une p'tite taule de Bien Hoa pas très loin de Saigon... Les volets rouges ... et la taulière, une blonde comaque... Comment qu'elle s'appelait Nom de Dieu ? - J'y trouve un goût de pomme. » Les seules différences avérées sont que :
- d’une ce n’était pas à Bien Hoa pas très loin de Saigon, mais à Weinan pas très loin de Xi’an,
- de deux c’était pas une polonaise, mais un français,
- et de trois qu’il n’y a pas de goût de pomme.
Pour le goût, faut être honnête, ça casse pas trois pattes à un canard, c’est pas ce que j’ai bu de meilleur, je le placerais même en queue de peloton. ( En parlant de "pattes" et de "canard" au menu entre autres plats tête de canard et pattes de poulets, photo en bas de page) Question efficacité, je peux vous assurer que ca vaut le déplacement. Donc pour vous mettre dans le contexte, il se trouve que l’un de nos partenaires financiers refusait de partager les frais d’un projet commun. Jusque là, rien de spécial, sauf qu’ici, je vous le rappelle, pour ceux qui ont la mémoire courte, nous sommes en Chine. Les différends se règlent généralement autour d’une table. Notre directeur a donc décidé, hier après midi de préparer la riposte. Au programme réunion-dîner, dans un bon restaurant afin de me présenter au partenaire et accessoirement d’arrondir les angles. Nous dans le rôle des comparses de Fernand Naudin , eux les frères Volfoni. Dix minutes plus tard l’affaire était entendue. Quand il s’agit de trinquer les réunions sont rapidement validées, pas besoin d’ordre du jour. 18h30 on se retrouve tous devant le restaurant soit au bas mot 12 personnes. Vous l’aurez compris, 6 de chez nous, 6 de chez eux. Plus une minute à perdre, 18h40 nous sommes à table. Grande question, qu’est ce qu’on boit ? Vin, bière ou Baijiu ? 18h41 première décision importante : les trois mon colonel ! Les grands patrons ayant besoin de discuter, ils se réservent le vin, la bière c’est pour la soif, la Baijiu pour les braves. Et là on m’avait prévenu: " Ca va être ta fête", un peu tard, mais prévenu quand même. Je suis le dernier arrivé, tout nouveau tout beau, on appelle cela « le Challenger ». Je vous garantis que j’ai été challengé, en plus le seul en costard-cravate, on ne pouvait pas me rater. Le but de la soirée n'était pas très glorieux: faire boire suffisamment les autres pour parvenir à un accord. Je vous entends déjà me dire, dans l’histoire, il y en a qu’un seul qui doit boire, c’est le boss d’en face. Mais en Chine comme dans tout bon jeu vidéo, on n’atteint jamais directement le boss de fin de tableau. Il y a toujours des obstacles en chemin. Ce soir, ils étaient au nombre de cinq. « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. » Dans nos rangs, il y avait un Boss qui devait rester suffisamment lucide pour mener le débat, deux charmantes collègues que la galanterie m’empêche de pousser à la consommation de boisson de ce genre et un "chauffeur" qui devait nous ramener. Si vous faites le compte on arrive à 6 contre 2. Ces deux chiffres résument bien la situation car ils correspondent à peu de chose au degré du breuvage incriminé et précédemment nommé.
Vous voyez sur la photo je tiens justement un petit verre de Baijiu à la main, vous remarquerez qu’il est rempli à raz. Le petit joueur à mes cotés boit de la bière ! C’est pas très sport de sa part je vous l’accorde. Donc j’ai trinqué, re trinqué, re re trinqué. Tout le monde était content le bonheur tient à peu de chose en Chine.
Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, puisque la seule chose qui vous intéresse est de savoir combien de verres j’ai descendu, combien de bouteilles sont parties et est-ce que j’ai vomi.
Pour une fois je suis fatigué, je ne vous tiendrai pas plus longtemps en haleine. Donc pour vous être aimable et surtout parce que mon lit me réclame: j’ai bu 34 verres, ils sont petits, mais costaux. Les quatre derniers étaient de trop, les trente précédents aussi du reste. On a vidé 3 bouteilles. Il parait que nous sommes allés dans un club après le restaurant. Il parait, moi j’en ai aucun souvenir. Je me suis couché à 1h30 et au dire de ma collègue qui m’a accompagné jusque ma chambre, j’ai du relâcher la soupape de sécurité dans la rue devant le club (très discrètement, je sais me tenir en société, je représentais encore malgré l’heure tardive le bon goût français) et dans l’ascenseur...
Si je fais le calcul entre la fin du repas et mon retour à l’hôtel, il me manque une bonne heure peut être une heure et demie. Et là pas moyen de remettre la main dessus. Le trou noir. Il parait que la soirée s’est très bien passée et que l’on va remettre le couvert samedi. Les mêmes protagonistes. Au programme restaurant, visite d’un site historique (un tombeau récemment exhumé) et re restaurant. Il y a de la revanche dans l’air. Promis je resterai sobre. Ceci dit, quand je me suis levé ce matin à 7h00 ma tête tournait encore un peu ! Voila ce qui explique le retard. Exceptionnellement je ne vous parlerai pas des déménageurs, il est minuit et demie passé et demain je travaille. La suite très bientôt.
7 Comments:
hi david,
J'espère que nos vertes prairies (et nos blanches montagnes...) ne te manquent pas trop (et la pudeur m'interdit de parler d'autres massifs...)
Je suis avec George en ce moment, nous sommes chez moi à Mantes "la-jolie" (surtout par rapport à Weinan...) et nous buvons un verre (de leffe bien entendu) à ta santé!
Je sais pas comment on dit en chinois, mais dans un pays où 4° c'est une insulte, on dit... nastrowié!
N'abuse pas trop du lait,
je te serre la main.
C'est la première fois que je rigole autant en lisant un blog, fût-il le tien !
Je reconnais bien mon Neveu aîné, celui qui voulait être capitaine quand il était petit!
Je reconnais aussi la solide tradition française et familiale qui veut qu'il ne soit pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer !
Sans oublier, "qu'importe le flacon...", et même "qui a bu..." !
Par contre, l'ascenseur en fin de nuit, ça ne se fait pas ! Pense au pauvre nettoyeur de paroi lisse qui a du intervenir avec seulement son chiffon et son savoir-faire. Pense à ta réputation de long nez qui n'avait pas besoin de ça. Pense à te procurer un logement en ville au plus tôt pour pouvoir te livrer à tes excès dans la discrétion. Pense à prévoir plusieurs chambres d'amis pour nous accueillir. Pense à noter les adresses des débits que tu fréquentes à ton corps défendant pour que nous puissions y redorer l'image de la famille et du monde occidental réunis. Pense à nous mettre une petit bouteille de côté, voire à l'expédier convenablement emballée pour que nous puissions compâtir.
N'empêche, je suis fier de toi, et de ta cravate et de ton costard !
On a eu raison de te choisir pour aller là-bas ! Pas un d'entre nous n'aurait été aussi à la hauteur. Très peu se seraient lancé dans un duel 白酒 báijiǔ (eau-de-vie) / 啤酒 píjiǔ (bière) tête baissée. Et encore moins auraient attendu le retour et la quasi-solitude pour évacuer la pression.
Au fait, pourrais-tu nous donner quelques précisions sur "ma collègue qui m’a accompagnée jusque ma chambre" ???
Je te laisse te dépêtrer avec ça, et je t'embrasse.
Tonton Louis
Alors ! Samedi est passé. Comment s'est déroulée la soirée ? La France a-t-elle vaincu la fourberie asiatique (ce dont je ne doute à aucun moment). L'ascenseur a-t-il gardé sa propreté ? Ta collègue t'a-t-elle à nouveau raccompagné ?
Que de questions pour l'instant sans réponse...
Tonton Louis
Dis moi David, tu ne vas pas nous faire croire que tu as perdu la mémoire pendant ces 90 min... Pas à moi, mon grand.
Je serai au comptoir vendredi, si tu veux passer discretement pour nous raconter ce que tu lui as fait à cette petite, tu es le bienvenu.
Je remarque quand même qu il t aura fallu que 30 jours pour troquer les photos de bouffe dégueu et passer à des photos de beuveries. Vivement les prochaines photos, je parie qu elles vont faire de l ombre à Basic Instinct 2. En attendant, amuse toi bien.
A bientot
Pendant que certains occupent leur temps et leur énergie à "négocier" selon une échelle de valeurs totalement incompréhensible à qui n'est ni polonais, ni moscovite, ni donc chinois (section Chine profonde sous-section Chine rurale sous-sous section Weinan) ou bien alors à vider des cuves (???...), d'autres font (à deux) le mur et planifient les boiseries, le couloir, l'escalier pour les weekends à venir intercalés entre Houston, Berlin et Lisbonne d'une part et Tunis de l'autre.
Tout celà est doublement incompréhensible, n'est-ce-pas ?
Pour reprendre un grand classique intercontinental "Voilà que je n'ai plus ma tête!"
Papa
Très cher neveu,
Ton oncle et moi étions la semaine dernière à Entrecasteaux où tu le sais les moyens de communication ne sont pas des plus faciles. Je te rappelle, si tu l'avais oublié, que pour pouvoir utiliser son portable il faut sortir de la maison, faire 12 pas vers l'est, 2 vers le sud et se tourner vers 2 heures. Là, si tout s'est bien passé, tu vois ton écran de portable qui s'allume et tu peux appeler ton correspondant qui comprendra un mot sur deux de ce que tu es entrain de lui raconter. Au pire, tu as fait un pas de trop et tu as fait une chutte de 2m50 - si ton mobile est toujours utilisable, de toute façon sur cette restanque là tu n'as aucune chance de capter quoi que ce soit !!
Donc, nous étions à notre retour, ton oncle et moi-même impatients de savoir comment se passait ta première semaine à Why Not (désolée mais je n'ai toujours pas enregistré l'orthographe de cette ville).
Quelle ne fut pas notre stupéfaction quand nous nous mîmes devant notre ordinateur, d'apprendre que ta grande générosité doublée de ton souhait de toujours aider ton prochain t'obligeait à donner de ta personne pour réduire le chômage des chinois. En effet, aller jusq'à salir l'ascenceur pour permettre à un chinois d'avoir du travail, c'est remarquable. Nous ne doutons plus, si toutefois, nous en avions douté un jour, que tu atteindras rapidement le sommet de l'ascenceur (ha ! ha!) social chinois.
A ta santé cher neveu et gros bisous
A son corps défendant (étant donné que dans l'état où il s'est mis ... tout seul comme un grand couillon !!!), je ne manquerai pas l'occasion de signifier à tous ces rabajois moqueur que malgré la honte qu'il fait à la famille; et à un moindre échelon au monde occidental, que c'est bien la première fois que notre Cher David se prévaut de ne pas avoir assurer ... pire d'avoir une amnésie temporaire qui se traduira par "ma collègue qui m’a accompagnée jusque ma chambre".
Je vous demanderai donc la plus grande indulgence pour la plus sincère et innocente des reconnaissances de ses propres limites.
Ce qui pour ma part correspond à un grand pas dans l'accomplissement de soi !!!
Bises et Bon Courage
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