davidenchine

Blog d'une famille Française (4 à la maison) installée en Chine depuis 8.5 ans!!! Déjà 7ans à Pékin et maintenant à Shanghai

jeudi, août 14, 2008

Le nouveau Pekin

Les travaux à Pékin devaient s’arrêter pendant les Jeux Olympiques!
Comme vous l’avez vu dans ma dernière page, il pleut. Il pleut quasiment tous les jours. Le ciel est gris. Les rues sont désertes et je ne vois toujours pas les flots de touristes tant attendus. La ville a pourtant fait peau neuve pour les accueillir. Nous avons même eu droit à une belle inflation immobilière de 30% sur un an, les Pékinois espérant rentabiliser des investissements immobiliers sur le mois Olympique. C’est vous dire qu’ils étaient attendus de pied ferme ces Lao Ayi.

Je pensais naïvement, comme la plus part des Chinois que les touristes afflueraient en nombre, tout au moins dans le centre de Pékin. La banlieue, je veux bien ! Mais le centre ville. Les touristes ne sont pas raisonnables quand même ! J’habite à proximité de deux stades, le Stade des Travailleurs et le Gymnase des Travailleurs, et hormis hier jour de Football où j’ai dénombré une centaine de touristes Nigériens fraichement descendus de leur bus, le Vulgum Touristum se fait rare !!!

Les matchs de Tennis de Dimanche ont été annulés, tant pis pour moi. Aujourd’hui c’est au tour de l’aviron et du tennis, de mieux en mieux.

Vraiment pas de chance pour les aficionados venus des quatre coins du monde. C’est quand même bien dommage. Il est vrai que je me sens moins concerné que le weekend dernier. Le gouvernement central avait garanti à tous les chinois des jeux, du soleil, pas de pollution et 26 degrés. Pour le moment nous avons les Jeux et 26 degrés.

Pour le reste, Macache, Oualou! Bien au frais dans mon bureau, il peut pleuvoir toute la journée, cela ne m’empêche pas de travailler. A partir du moment où je peux profiter d’une accalmie pour rentrer à vélo, tout va bien. C’est égoïste mais après deux ans à subir les travaux, on a bien le droit d’espérer.

Je vous vois venir avec vos gros sabots. Vous allez me dire : « Quel est le rapport entre la pluie et les travaux ? »

Non, je ne perds pas la boule. De toute façon, bouboule est un Jeu.

Il y en a un et j’y viens de suite. En fait, il suffit de rappeler que les travaux en Chine en général et à Pékin (en période préolympique) en particulier, se font à la va-vite. Par « à la va-vite » j’entends que : Une rue de 3km de long en plein centre de Pékin, au hasard Xing Dong Lu refaite en une petite semaine, c’est un peu rapide. Même pour un pays qui obtient 20 médailles d’or en moins d’une semaine !

Cette rue Xing Dong Lu a donc été réhabilitée le mois dernier. Elle permet en arrivant du troisième périphérique de rejoindre les deux stades précités. Deux jours pour enlever l’ancien revêtement sur la moitié de la voie, une nuit pour rebitumer. Rebelote les trois jours suivants avec la seconde moitie de route. Il reste ensuite une journée de retouches. Trois et trois qui font six plus un qui font sept. Le compte est bon ! Emballé, c’est pesé.

Donc à ce rythme, la ville a été littéralement transformée en deux ans, des maisons traditionnelles vieilles de plusieurs siècles ont été rasées, laissant place à des buildings néo-capitalistes-post-communistes. Il s’agit en fait de plateaux de béton avec murs de briques recouverts de miroirs ou de marbre au bon vouloir de l'architecte.

De loin, c’est du plus bel effet... mais ce n'est pas prévu pour durer. La façade du nouveau Adidas a déja perdu deux de ses plaques d'habillage deux semaines après la fin des travaux.

Pour en revenir aux travaux, il pleut depuis ce weekend avec certes quelques accalmies, mais le résultat est là. A la première intempérie, tout s’écroule, comme un château de cartes à la première brise du printemps. Le bitume se désagrège, se disperse, se ventile, façon puzzle, aux quatre coins de Pékin.
Alors que les travaux devaient s’arrêter pendant les Jeux, on voit fleurir un peu partout dans Pékin des unités d’élite. Des forçats du bitume, des bêcheurs d’asphalte, des tasseurs de goudron. Vous me direz, les travaux de réparation se font aussi à la va-vite.
Combien de temps tout cela va-t-il bien pouvoir tenir ?
Grande Question s’il en est! Les JO viennent de commencer que l'on en est déjà à l'heure des réparations.
L’après JO risque d’être indigeste pour beaucoup de personnes ici ! Pékin commence à ressembler à un patchwork de plaques de bitume. Bien évidemment tout cela doit rester du sport. Pas besoin d'arrêter la circulation. Il manque le lanceur de marteau.
Keynes l’avait bien expliqué. Pour assurer la croissance économique, il faut relancer la demande anticipée des patrons. Si la demande anticipée augmente, la production doit augmenter et le cercle vertueux s’enclenche. De la vient la politique des grands travaux pour se substituer à la demande réelle des ménages ou accompagner la demande anticipée des entrepreneurs. En Chine, on a compris que pour conserver une croissance à deux chiffres il faut faire travailler tout le monde et tout le temps. Une politique de grands travaux perpétuels est du meilleur effet. Ne jamais faire du qualitatif, se contenter du quantitatif. Voici la devise locale.
Vive la Chine.

3 Comments:

At 1:56 AM, Anonymous Anonyme said...

J'en reviens pas !
Pas de commentaires sur tes articles précédents, alors que tu pousse le perfectionisme jusqu'à y joindre des témoignages en vidéo.
Sache tout de même que tes reportages quotidiens que tu fais presque tous les jours sont non seulement lus, mais appréciés et suivis au jour le jour.
Pour la chaleur et la pollution, nous compatissons. Pour la pluie, nous ne pouvons que partager, les averses succédant aux bourrasques ici.
Bises de St Brieuc,
Tata Anyvonne et Tonton Louis

 
At 8:52 PM, Anonymous Anonyme said...

papa je taime et tu me manque beaucou
je t'envoie un autre message demain
c'est iskande

 
At 11:31 PM, Anonymous Anonyme said...

Moi aussi , je te fais te gros bisous mon chérie.

Papa

 

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