davidenchine

Blog d'une famille Française (4 à la maison) installée en Chine depuis 8.5 ans!!! Déjà 7ans à Pékin et maintenant à Shanghai

jeudi, mars 30, 2006

J'ai enfin un prenom!

Les Chinois sont très joueurs!
Avant propos. Je suis certain qu’une bonne partie d’entre vous connaît la série télévisée Kaamelott, pour vous rafraîchir la mémoire voici donc la transcription d’une scène particulièrement intéressante : Perceval relance de quinze PERCEVAL et KARADOC sont assis à une table ; ils boivent un verre. LE TAVERNIER arrive avec une assiette de boulettes de viande.
LE TAVERNIER
Tenez, deux trois boulettes de viande pour faire passer la boisson. C’est cadeau de la maison.
KARADOC
Ah bah merci…
LE TAVERNIER
J’aime bien quand vous êtes là. Les gens se sentent en sécurité et puis la présence de grands Chevaliers, c’est prestigieux !
PERCEVAL et KARADOC, persuadés qu’on ne parle pas d’eux, cherchent alentour à qui ces compliments sont adressés. La taverne s’est vidée.
PERCEVAL et KARADOC sont les derniers clients.
KARADOC
On va vous laisser fermer, patron !
LE TAVERNIER
Pensez, vous me dérangez pas !
PERCEVAL (finissant son verre)
Non mais quand même, on va prendre du souci.
LE TAVERNIER
Vous voulez qu’on se fasse un cul de chouette ?
PERCEVAL ne comprend pas de quoi il s’agit.
KARADOC
Ah oui, tiens ! C’est pas une mauvaise idée…
PERCEVAL
De quoi ?
KARADOC (à Perceval)
Enfin, je sais pas, c’est si vous avez le temps…
PERCEVAL
Mais le temps de quoi ?
KARADOC
Ben on se fait un petit cul de chouette, vite fait et puis on rentre…
PERCEVAL
Un petit cul de chouette mais comment vous voulez dire…?
LE TAVERNIER amène deux dés à jouer et s’assied à leur table.
LE TAVERNIER
Allez, ça nous détendra. (donnant les dés à Karadoc) A vous de faire.
KARADOC
C’est parti. (Jetant les dés) Ah, j’commence pas fort. Un bleu-rouge.
PERCEVAL
Un bleu-rouge ?
LE TAVERNIER
Et ben quoi ?
PERCEVAL
Mais c’est quoi que vous faites là ?
LE TAVERNIER
Ah mais je suis bête vous devez jouer avec les règles à l’Aquitaine, vous !
PERCEVAL réfléchit quelques secondes.
PERCEVAL
De quoi ?
KARADOC et LE TAVERNIER sont à fond dans la partie. PERCEVAL est complètement largué.
LE TAVERNIER (jetant les dés)
Hop ! Cul de chouette !
KARADOC
C’est pas vrai ! C’est plus de la chance, là !
LE TAVERNIER
Celle-là plus les deux de tout à l’heure, je monte à quarante-quatre ! (à Perceval) Qu’est-ce que vous faites, vous relancez de quinze ?
PERCEVAL (perdu)
De quoi ?
KARADOC
C’est pas votre intérêt ! Vous êtes en-dessous de plus de trente, autant tirer les dés à la normale !
LE TAVERNIER
Ah mais l’influencez pas !
KARADOC
S’il-vous plaît ! Vous savez bien qu’avec les règles à l’Aquitaine, on joue pas au score ; il a pas l’habitude.
LE TAVERNIER (à Perceval)
Bon ben allez, jouez.
PERCEVAL lance les dés. Les autres sont surpris par le score, ils retiennent leur souffle et attendent visiblement quelque chose de PERCEVAL.
KARADOC
Et ben ?
PERCEVAL
Et ben quoi ?
LE TAVERNIER
Vous dites pas “cul de chouette” ?
PERCEVAL
“Cul de chouette” ?
LE TAVERNIER
Voilà !
PERCEVAL
Bon ben “cul de chouette”.
Les deux autres le regardent avec étonnement.
KARADOC
Attendez, vous doublez ?
PERCEVAL
De quoi ?
LE TAVERNIER
Je vous préviens avec un en-dessous de trente, la doublette, si elle passe pas vous êtes sorti du jeu…
KARADOC
Allez-y si vous le sentez… C’est risqué.
LE TAVERNIER (tendant les dés à Perceval)
C’est vous le patron.
PERCEVAL tire les dés. À la mine des deux autres, le coup est raté.
KARADOC
Ouais… C’était risqué.
LE TAVERNIER
C’était quand même beau de le tenter.
KARADOC (désolé, à Perceval)
Bon ben voilà. Du coup vous sortez du jeu.
LE TAVERNIER
C’est la règle… C’est dommage !
PERCEVAL
Ouais, c’est dommage, c’était drôlement bien…
PLUS TARD La partie est terminée.
LE TAVERNIER
Et voilà, allez, ce coup-ci on va se rentrer…
KARADOC
C’est bien une petite partie de temps en temps…
PERCEVAL
Si on se faisait une grelottine ?
LE TAVERNIER
Une quoi ?
PERCEVAL
Une grelottine, c’est un jeu du Pays de Galles.
KARADOC
J’connais pas.
PERCEVAL
C’est facile. On peut jouer soit avec des haricots, soit avec des lentilles. Le premier qui annonce la mise, il dit mettons : “lance de seize” ou “lance de trente-deux” ou une quadruplée comme on appelle, c’est une “lance de soixante-quatre”. Parce qu’on annonce toujours de seize en seize, sauf pour les demi-coups. Là, celui qui est à sa gauche, soit il augmente au moins de quatre, soit il passe il dit : “passe-grelot”, soit il parie qu’il va monter de six ou de sept et il peut tenter une grelottine. À ce compte-là, il joue pas, il attend le tour d’après, et si le total des mises des deux autres suffit pas à combler l’écart, il gagne sa grelottine et on recommence le tour avec des mises de dix-sept en dix-sept. Mettons le suivant, il annonce une quadruplée, donc là elle vaut soixante-huit, il peut contrer ou il se lève et il tape sur ses haricots en criant “grelotte, ça picote !” et il tente la relance jusqu’au tour d’après.
Long silence.
LE TAVERNIER
Le problème, c’est que j’ai ni lentilles, ni haricots.
PERCEVAL
Ah merde…
PERCEVAL et KARADOC s'apprêtent à partir.
LE TAVERNIER s’est retiré.
KARADOC
Dites, quand il parlait de notre prestige, tout à l’heure…
PERCEVAL
Et ben ?
KARADOC
À votre avis, il était sérieux ou il se foutait de nous ?
PERCEVAL
D’un autre côté, il y a que des clodos dans son boui-boui. C’est pas compliqué d’avoir du prestige !
KARADOC
Moralité, Moi, je dis pour notre prestige, on devrait passer plus de temps avec les clodos. Fin du prologue ! Vous allez certainement vous demander pourquoi ce prologue.
En résumant la situation, je ne pense pas vous surprendre, ni insulter votre intelligence en affirmant qu’il y a deux sujets principaux,
  1. d’une part les jeux de dés,
  2. d’autre part le prestige.

En ce qui concerne les jeux de dés l’important, c’est de connaître les règles du jeu si l’on veut briller en société, ou tout au moins paraître un peu plus malin que Perceval. Comme je fréquente les chinois et les restaurants éponymes depuis plus d’un mois à présent, j’ai pu remarquer leur goût prononcé pour l’alcool et le jeu. Les deux étant intimement liés.

Je vous rappelle aussi que les soirées commencent à 18h30 ici, je crois que certains boivent pour passer le temps, vu les programmes télévisés ça se défend !
Ayant déjà testé la 白酒 báijiǔ lors d’un dîner que je qualifierais de mémorable ou presque, je ne tiens pas à être pris au dépourvu. Mieux vaut prévenir que guérir. Il me semblait donc important pour parfaire ma culture générale et ne pas faire passer les Laouaïs pour des incultes de m’initier aux pratiques « barbares ».
S’il vous prenait l’idée de venir faire un tour en Chine, cela pourrait aussi vous être utile.
Afin donc de me familiariser avec la pratique de ce jeu, j’ai demandé à un collègue chinois Wang Kong de m’en expliquer le principe. L’exemple valant mieux que la leçon et surtout parce que Wang Kong ne parle que chinois, je suis rentré pieds joints dans une partie. Cette fois-ci c’était purement amical ! En tout nous n’avons bu qu’un verre de bière chacun… boisson light sur laquelle il n’est plus besoin de s’étendre.
Dans le protocole local un verre de bière signifie « amical » ; « très amical » commence à quinze verres de Báijiǔ !
Le jeu se pratique donc avec, pour chacun, un gobelet et trois dés, un verre et une bouteille (qui remplacent les haricots et les lentilles). Comme disait Boby Lapointe dans sa Leçon de Guitare Sommaire, « C'est beaucoup... Ce n'est pas trop.».
Le matériel est donc des plus rudimentaires. Attention toutefois à ne pas inverser le gobelet et le verre.
- Primo les dés ne sont pas très digestes,
- secundo la bière ça tache et la Báijiǔ , le cas échéant, ne sent pas très bon.
Ainsi pour ne pas les confondre on prendra soin de se procurer un verre transparent et un gobelet en plastique coloré. Vous verrez le jeu devient plus intéressant si l’adversaire ne voit pas vos dés !
Une variante à l’Aquitaine peut aussi se jouer à cinq dés. (Le verre et la bouteille ne sont pas vraiment nécessaires à la compréhension des règles mais, en tout état de cause, ça fait couleur locale.)
Chacun secoue donc son gobelet frénétiquement, puis le tape sur la table. Pas la peine de crier « Grelotte ça Picotte », ou « cul de chouette » les chinois ne parlent pas français !
Le premier doit annoncer une séquence et mimant avec les doigts « deux-trois » ceci signifie que l’on pense avoir « deux trois » on ne peut pas faire plus basique.
Le deuxième relance alors de « deux-quatre » ou « deux-six » ou ce qu’il veut ! Il faut seulement augmenter l’annonce.
Si l’on pense que l’adversaire bluffe on découvre son gobelet. S’il a vraiment son annonce : on boit ; sinon il boit.
Je vous avais prévenu, c’est très basique pas de « cul de chouette » ni de calcul mental en base 17, d’où l’intérêt de connaître les règles sinon on passe vraiment pour un benêt ! Jouant contre quelqu’un d’expérimenté et ne parlant pas chinois, la partie a commencé comme ceci : On mélange les dés et Wang Kong sans regarder ses dés annonce « er lio » en accompagnant ses paroles d’un mouvement souple mais efficace de la main : Index Majeur, suivi d’une rotation du poignet et hop : Pouce Auriculaire. Vous visualisez j’espère !
Pas besoin de vous faire un dessin, aller je vous laisse trente secondes pour que vous puissiez faire le geste. (…) deux – 6
Ca c’est du bluff ou je ne m’y connais pas ! A cet instant précis, je ne m’y connais pas, mais alors pas du tout. Et puis 2-6 c’est un minimum pour bluffer. J’ai donc annoncé un petit « San-er » 3-2, en plus j’avais un bleu-rouge alors je ne savais pas trop quoi faire ! On ne peut pas dire que Wang Kong soit très pédagogue.
Pour faciliter la compréhension des règles ce n’est pas terrible. En plus il avait oublié de me préciser que les 1 ne comptaient pas (Ils sont d’ailleurs remplacés par un point rouge, (le quatre aussi est rouge, les autres sont bleus (d’où le bleu-rouge tout à l’heure))) et qu’il faut additionner les 6 dés pour faire son annonce.
Je trouvais aussi l’intérêt du jeu un peu limité ! Après quelques minutes et avoir annoncé fièrement « san-yi » 3-1 en mêlant le geste à la parole, Wong Kong m’a fait comprendre que l’on ne pouvait pas faire d’annonce avec les 1 dans ce jeu. Fiat lux!
En un instant tout devenait clair, je passais du statut de Néophyte à celui d’Initié. En clair et si vous voulez essayer chez vous, en attendant de venir me voir en Chine ; il y a deux séries de 3 dés. Connaissant par la force des choses trois dés sur six (cas de figure où votre adversaire ou vous même êtes assez lucide pour ne pas intervertir le verre et le gobelet), il faut faire une annonce en essayant d’estimer le tirage l’adversaire. Celle-ci ne doit pas non plus être trop précise, afin de dévoiler un minimum d’information.
Vu l’arbre en boule ?
C’est presqu’aussi fort que le dilemme du prisonnier. (Entre Alea Moral, Sélection Adverse, Dilemme du Prisonnier, les cours à la fac ça sert ! La prochaine fois j’essaierai de caser la loi de Gresham, c’est pour ainsi dire de la sélection adverse...)
Le 1 est un Joker qui prend la place de n’importe quel chiffre. La question est donc de savoir si l’adversaire monte de 3 - 4 est-ce-qu’il a 3 dés de 4 ? A-t-il des Jokers en mains ? Pense t-il que l’autre a un 4 ou encore un 1 ? Sinon c’est un jeu de bluff classique. Les annonces commencent à 2-2 ; 2-3 ;2-4 ;2-5 ;2-6 ;3-2 ;3-3 ;3-4 ;…jusque 6-6.

Petit exemple : Noir annonce 2-2 Rouge suit 2-4 en espérant un Joker chez Noir et se garde un 3-2 de coté. Noir annonce 2-5 Ce qui permet à rouge de relancer 3-5. Noir est coincé car il sait qu’il suffit d’un Joker ou un 5 à rouge pour entre bon. Alors il se dit avec mon bleu-rouge j’ai pas de chance, et j’peux même pas passer mon tour avec un « Passe grelot », la mise de l’autre suffit à combler l’écart, fichtre alors ! … Cette soirée là, outre le fait d’avoir appris un nouveau jeu, j’ai presque compris la règle de la grelottine, et j’ai aussi appris à compter jusqu'à 6 ! En chinois ! La soirée a été rentabilisée.

Ca n’a pas manqué deux jours plus tard avec nos partenaires adeptes de la Báijiǔ j’ai pu mettre la leçon en pratique. Quand ils ont vu que je connaissais le truc ils sont passés à autre chose. Ca m’a permis d’économiser mon foie et de profiter du repas.

Donc pour résumer, en Chine il faut s’attendre à jouer aux dés au milieu voire avec des alcolos… c’est un tout petit peu mieux que les clodos quand même. Pour le prestige, cela compte quand même ? En ce qui concerne le deuxième point de mon prologue, Il faut que je vous dise quelque chose : Je connais enfin mon prénom Chinois ! C’est une coutume dans les joint-ventures et les entreprises internationales. Les Chinois ont des prénoms occidentaux et les occidentaux des prénoms Chinois.

Vous me direz, savoir que mon voisin de bureau s’appelle François et ne pas pouvoir discuter avec lui faute de disposer d’une langue commune, ça me fait une belle jambe.

Dans notre entreprise cosmopolite nous n’échappons pas à la règle. Je viens donc d’apprendre mon prénom Chinois ! Installé à Weinan depuis quelques jours, mes collègues ne connaissant pas mon prénom chinois, attribué de façon arbitraire par le bureau central de Pékin, on m’appelait donc amicalement : « Da Wei » 大卫 ce qui se prononce plutôt «Ta Wéi», David, pour faire simple. Qui signifie : Grand Protecteur, eu égard peut-être à mon investissement lors d’une soirée mémorable pour mes collègues et à 90 minutes près pour moi aussi. Il s’agissait en fait de mon prénom non officiel ! Seulement pour les intimes.

En ce qui concerne le vulgum pecus et les téléspectateurs de « Kaamelott » sur M6, voire le tout venant, mon prénom officiel est, je vous le donne en mille : « Ding Wei »丁威, prononcé « Ting Wei ».

La différence me direz-vous ?

Entre Da Wei et Ding Wei mon cœur balance alors pour vous, je n’imagine même pas !

Déjà, Wei ne s’écrit pas du tout de la même façon en chinois (je ne me suis pas amusé à vous écrire la transcription pour rien !)

D’autre part Ding Wei signifie et cela ne s’invente pas : Homme prestigieux ! Comprenne qui peut.

Victor… tu vois ce que je veux dire ! Ils sont vraiment forts au bureau central, j’aurais pu tomber sur « Nuage dans la montagne » ou « Petite libellule » Avec tout cela, les dés, les alcolos et le prestige, j’ai un peu l’impression de plonger dans le Moyen-âge !

La prochaine fois c'est promis je vous parle de la Poste.

lundi, mars 27, 2006

21 Mars Grand nettoyage de printemps!

Avec de l'eau c'est plus efficace! Entre les week-ends « public relation » et les soirées de travail prolongées, à assister à des nettoyages de puits, ou des repas entre collègues et partenaires…, mon implication corps et âme (le week-end fera l’objet d’une prochaine page, ne vous inquiétez pas, un peu de patience…) a quelque peu impacté l’actualisation de mon blog, je me dois donc de reprendre là où j’ai chu. Ce qui induit un petit retour en arrière d’une semaine. Je vais quand même brièvement vous donner les dernières nouvelles, outre ce week-end passé en voiture, à sillonner la région en quête de restaurants et de sites historiques avec mes collègues de travail, j’ai signé lundi après midi le contrat de location pour mon appartement à Weinan.
100 m2, cuisine, salon, salle à manger, deux chambres, salle de douche, rez-de-chaussée dans une jolie petite résidence. L'appartement se situe dans le batiment du milieu. (derrière la statue)
J’y suis retourné aujourd’hui afin de déposer quelques effets personnels. Ayant un déplacement professionnel à Baoji (autre ville du Shaanxi complètement à l’ouest et ancienne capitale de la Chine) planifié pour la première semaine d’avril, je ne quitterai l’hôtel où je réside actuellement que vendredi matin et m’installerai à mon retour. Je ne serai plus qu’à 1km du bureau contre 2,5km actuellement, mais je m’éloignerai du centre ville qui sera désormais à 3,5km de mon lieu de villégiature. Dés lors je pourrai investir dans un vélo. Je suis là aussi en train de regarder les différents modèles disponibles et prépare une future page à ce sujet. Revenons-en au sujet de jour. Vous allez certainement me traiter de monomaniaque pervers, moi le «LaOuail» (étranger), le missionnaire, l’archétype de l’éclectisme et du bon goût français (Rôle qui m’incombe à Weinan en tout cas), mais qui dit 21 mars dit grand nettoyage de printemps ! Le sujet est "récurant", mais il est important. Le résultat n’étant pas, en tout cas dans le district de Weinan, à la hauteur des moyens déployés, une petite étude s’imposait. En Chine aussi le 21 Mars 2006, c’est le printemps, j’ai plutôt l’impression d’être passé directement de l’hiver à l’été, alors cela promet pour les mois à venir.
Loin de la capitale du nord (littéralement « Bei Jing » pour ceux et celles qui ont déjà oublié, Pékin pour les défenseurs de l’exception culturelle) les moyens sont plus modestes, certes, mais l’ardeur au travail y est comparable. Je vous ferai partager très prochainement au travers d’un exemple choisi et édifiant, le sens de la ponctualité, du cérémonial, du respect de la hiérarchie, allant parfois jusqu'à l’humiliation publique.
(Je suis désormais certain que la "Folcoche" de «Vipère au poing» avait bien importé cette pratique de Chine).
On ne trouve pas ici d’escouades de balayeurs ni de hordes de nettoyeurs de murs. Chacun s’occupe fièrement, pour ne pas dire jalousement, de son petit bout de trottoir, de sa parcelle de rue ou mieux encore, de sa bande d’arrêt d’urgence d’autoroute. (Je noublie pas non plus le nettoyeur de tapis d'ascenseur de l'hotel GuangMing sis 82 ChoaYang Da Jie, Weinan, Shaanxi. comme vous ne manqueriez pas de me faire remarquer) Il ne faut pas voir dans cet inventaire un quelconque rapport hiérarchique lié à une quelconque montée en grade, que l’administration chinoise promouvrait au regard des taux de mortalité et de l’espérance de vie des piétons sur l’autoroute ; essayant ainsi par des procédés fourbes et perfides d’évincer de la masse en puissance des allocataires de la retraite chinoise, si tant est qu’il existe ici une retraite digne de ce nom, des milliers des pauvres bougres, pourtant bien méritants après des années de service à mordre quotidiennement la poussière.(ou à nettoyer les ascenceurs souillés par des Laouailles dévoyés) Est-ce une punition ou une récompense ? Je ne sais pas. Je n’ose pas m’arrêter sur la troisième voie de l’autoroute pour demander au cantonnier de service quelle faute ou quel exploit l’a propulsé sous les feux de la rampe d’accélération. Gardons le mystère, c’est peut être mieux ainsi.
Ici donc, les gens ont beau s’évertuer à nettoyer à longueur de journée, rien n’y fait, la rue reste toujours aussi poussiéreuse. Le contexte est singulier. Une couche épaisse de poussière macule le sol, à la moindre bourrasque on se retrouve dans une sorte de brouillard aveuglant, rendant l’air difficilement respirable. Alors, c’est la bataille du pot de terre contre le pot de fer. En fait ils ne font que déplacer la poussière, était-ce vraiment nécessaire ? Tout-au-moins le font-ils avec le zèle des Danaïdes et l’entêtement de Sisyphe. L’important aussi ingrate soit la tâche est de travailler !

Vous remarquerez le dévouement de ce cantonnier qui n'hésite pas afin de protéger son outil de travail à s'interposer entre les voitures et le trottoir.

A l’instar de son cousin le joueur de Curling, le préposé au nettoyage des rues ne dispose que d’un balai. Si seulement le bureau central de planification avait pensé à leur fournir les pelles et des seaux ! Il est vrai que dans de telles conditions, même équipés des meilleurs outils la situation ne serait pas très différente. Suis-je alors en train d’assister à la sélection officielle de la prochaine équipe chinoise de Curling pour les JO d’hiver 2010 ? J’opterais plutôt pour une étude à grande échelle sur la résistance des fibres synthétiques à l’abrasion pour la fabrication de combinaisons de motards.

Dans de telles conditions, où est le respect de l’individu ! Je me le demande. J’en veux pour preuve les méthodes séculaires et le matériel suranné mis a leur disposition. Voici donc les outils disponibles

Le balai de paille est, vous me l’accorderez, rudimentaire.

Ce deuxième outil, qui est exclusivement réservé au balayage des rues est fabriqué à partir de fibres synthétiques récupérées sur les bâches bleues, blanches et rouges ci-dessous.

Je ne plaisante pas du tout je l’ai vu faire.

Pour fêter le printemps le Parti à fait ouvrir les vannes, un petit coup de téléphone à la bonne personne et c’est fait : il a plu.

Enfin de l’air pur, tout au moins de l’air respirable. On peut enfin voir où commence la rue, où finit le trottoir. Lorsque l’on serre les dents on n’a plus cette sensation de grincement de sable…

Ils sont forts ces chinois !

Vue de mon bureau, la rue "ChoaYang Ta Jie" qui mène au centre ville et à mon hotel en prenant a gauche et à mon appartement à droite.

Même endroit le 21 mars 2006, sous la pluie.

Voici donc les déménageurs chinois. Dans ce cas, Beijing et Weinan c’est le même combat. Tout est dans la nuance. Au bout de quelques semaines on peut différencier au premier coup d’œil le livreur Darty, du simple déménageur.

Vu le nombre d’habitants à Beijing ou même à Weinan, village rural de la Chine centrale comptant plus de 250 000 âmes, il y a toujours quelqu’un qui a quelque chose à déménager. Dans ce pays qui apprend à une vitesse grand V les bienfaits de la libre entreprise, nous nous trouvons quasiment dans le cas de figure du paradigme classique cher à Adam Smith de la CPP (concurrence pure et parfaite), pas de contrôle étatique, libre circulation, atomicité de l’offre…. La totale, pas besoin de vous faire un cours d’économie. Le plus surprenant à y regarder de plus près, c’est l’inconscience des gens, notamment en matière de circulation. Le « pseudo-libéralisme »économique offrant à chaque chinois la libre entreprise, il transforme la rue et les trottoirs en de véritables capharnaüms.

Il y a du fait de la croissance économique un nombre important de véhicules à moteur de toutes sortes, qui côtoient un nombre encore plus important de vélos. A l’instar des Etats-Unis, lorsque le feu passe au rouge, on a toujours la possibilité de tourner à droite. Par ailleurs les services de la voierie ont équipé (je ne dis pas volontairement le Génie Civil, car il n’y a aucun génie à cela) les feux tricolores de comptes à rebours. 40 secondes rouge, 40 secondes vert, pour assurer la fluidité de la circulation. En couplant l’aléa moral et la sélection adverse, cela n’a fait qu’empirer les choses, pas une seconde ne se passe sans un coup de klaxon ! Pour atteindre le prochain carrefour au feu vert, pas une seconde à perdre, tout est chronométré, alors on zigzague, on dépasse sur la 5eme file (2x3voies séparées par une double ligne continue, c’est pour le sport !) ou sur le trottoir, quand il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir !

Je crois que vous avez compris, alors que nous dépassons un Camion nous nous faisons dépasser par la gauche, une voiture en face, pas de souci! Vive les taxis!

Les vélos roulent au milieu de la route, les camions surchargés ont des difficultés à freiner alors ils passent coûte que coûte. Les motos roulent à contre sens pour rejoindre plus rapidement les contre-allées ce qui est logique. Au milieu de ce brouhaha, de cet imbroglio, voici nos triporteurs et nos déménageurs.

La concurrence pure et parfaite à cette particularité, calquée sur le modèle darwinien, que seuls les plus forts, dans notre cas, les plus téméraires, les plus inconscients survivent. Deuxième exemple édifiant de l’aléa moral ! Les voici donc au guidon de machines bricolées : un vélo, un moteur de tondeuse, une plateforme, trois roues, voici un artisan déménageur indépendant. Quelques années de pratique, un peu de sélection, la technique est bien rodée. Pourquoi sangler, ça prend du temps, deux ou trois personnes en équilibre pour tenir le tout, c’est bien plus rapide. S’il n’y a plus de place pour un funambule au milieu du chargement, qu’à cela ne tienne, on prend un scooter, installé de front et le tour est joué.

C’est le cas sur cette photo, le scooter est caché de l’autre coté, en y regardant de plus près on le devine.

Pour améliorer le rendement on peut se regrouper, au sein d’une corporation ça se fait, même si ça va à l’encontre de la sacrosainte Concurrence Pure et Parfaite. On aperçoit alors des convois de déménageurs, trois, quatre triporteurs, parfois plus.

Parmi eux, il livreur Darty s’est caché, à vous de le reconnaître.

La prochaine fois je vous présenterai un modèle de tenue et de rigueur, en hommage à trois de mes lecteurs assidus et contributeurs zélés à la vie de mon blog :

Hommage aux bretons et à la parisienne du 13eme « La Poste Chinoise » !

jeudi, mars 23, 2006

白酒 báijiǔ: eau-de-vie

Explication de texte "Santé, Prospérité"

J’ai pris un peu de retard cette semaine avec mon blog, j’ai une explication à cela. (Ce n’est qu’une explication et pas une excuse…) Je vais vous la résumer ce qui va me permettre de répondre à plusieurs commentaires me demandant ce que je bois, d’une part et si mon chinois s’améliore d’autre part. Voici donc les deux nouveaux mots que j’ai appris hier soir et qui sont la cause de mon retard. 白酒 báijiǔ: eau-de-vie et 干杯 gānbēi porter un toast / vider un verre / faire cul sec J’ai pas besoin de vous faire un dessin ! En fait, je vous ai déjà parlé de la bière 啤酒 píjiǔ bière, qui n’a de commun avec la notre que le nom car son degré alcoolique ne dépasse jamais les 4%. Cette fois-ci place au "Baïdjio". Son nom résonne encore dans ma tête. Sur l’échelle des alcools chinois elle se situe à l’opposé, loin, très très loin de la bière. Tellement loin qu’elle titre entre 45 et 65 degrés. Comme disait ce cher Volfoni - Nous par contre on est des adultes,.. on pourrait peut être s'en faire un ptit ! Et là je peux vous confirmer que ce n’est pas du « tout venant » mais plutôt du « Qu'est ce qu'on se fait,... on se risque sur le bizarre ? - Tiens, vous avez sorti le vitriol ! » Je vais encore utiliser quelques répliques du célébrissime « Les Tontons Flingueurs » qui tombent parfaitement à propos. « - Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça il a l'air assez curieux. - Y date du mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a dû arrêter la fabrication : y a des clients qui devenaient aveugles, alors ça faisait des histoires... - Faut reconnaître, c'est du brutal ! - J'ai connu une polonaise qu'en prenais au p'tit déjeuner... Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme. - Tu sais pas ce qu'il me rappelle, c't espèce de drôlerie qu'on buvait dans une p'tite taule de Bien Hoa pas très loin de Saigon... Les volets rouges ... et la taulière, une blonde comaque... Comment qu'elle s'appelait Nom de Dieu ? - J'y trouve un goût de pomme. » Les seules différences avérées sont que :

  • d’une ce n’était pas à Bien Hoa pas très loin de Saigon, mais à Weinan pas très loin de Xi’an,
  • de deux c’était pas une polonaise, mais un français,
  • et de trois qu’il n’y a pas de goût de pomme.

Pour le goût, faut être honnête, ça casse pas trois pattes à un canard, c’est pas ce que j’ai bu de meilleur, je le placerais même en queue de peloton. ( En parlant de "pattes" et de "canard" au menu entre autres plats tête de canard et pattes de poulets, photo en bas de page) Question efficacité, je peux vous assurer que ca vaut le déplacement. Donc pour vous mettre dans le contexte, il se trouve que l’un de nos partenaires financiers refusait de partager les frais d’un projet commun. Jusque là, rien de spécial, sauf qu’ici, je vous le rappelle, pour ceux qui ont la mémoire courte, nous sommes en Chine. Les différends se règlent généralement autour d’une table. Notre directeur a donc décidé, hier après midi de préparer la riposte. Au programme réunion-dîner, dans un bon restaurant afin de me présenter au partenaire et accessoirement d’arrondir les angles. Nous dans le rôle des comparses de Fernand Naudin , eux les frères Volfoni. Dix minutes plus tard l’affaire était entendue. Quand il s’agit de trinquer les réunions sont rapidement validées, pas besoin d’ordre du jour. 18h30 on se retrouve tous devant le restaurant soit au bas mot 12 personnes. Vous l’aurez compris, 6 de chez nous, 6 de chez eux. Plus une minute à perdre, 18h40 nous sommes à table. Grande question, qu’est ce qu’on boit ? Vin, bière ou Baijiu ? 18h41 première décision importante : les trois mon colonel ! Les grands patrons ayant besoin de discuter, ils se réservent le vin, la bière c’est pour la soif, la Baijiu pour les braves. Et là on m’avait prévenu: " Ca va être ta fête", un peu tard, mais prévenu quand même. Je suis le dernier arrivé, tout nouveau tout beau, on appelle cela « le Challenger ». Je vous garantis que j’ai été challengé, en plus le seul en costard-cravate, on ne pouvait pas me rater. Le but de la soirée n'était pas très glorieux: faire boire suffisamment les autres pour parvenir à un accord. Je vous entends déjà me dire, dans l’histoire, il y en a qu’un seul qui doit boire, c’est le boss d’en face. Mais en Chine comme dans tout bon jeu vidéo, on n’atteint jamais directement le boss de fin de tableau. Il y a toujours des obstacles en chemin. Ce soir, ils étaient au nombre de cinq. « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. » Dans nos rangs, il y avait un Boss qui devait rester suffisamment lucide pour mener le débat, deux charmantes collègues que la galanterie m’empêche de pousser à la consommation de boisson de ce genre et un "chauffeur" qui devait nous ramener. Si vous faites le compte on arrive à 6 contre 2. Ces deux chiffres résument bien la situation car ils correspondent à peu de chose au degré du breuvage incriminé et précédemment nommé.

Vous voyez sur la photo je tiens justement un petit verre de Baijiu à la main, vous remarquerez qu’il est rempli à raz. Le petit joueur à mes cotés boit de la bière ! C’est pas très sport de sa part je vous l’accorde. Donc j’ai trinqué, re trinqué, re re trinqué. Tout le monde était content le bonheur tient à peu de chose en Chine.

Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, puisque la seule chose qui vous intéresse est de savoir combien de verres j’ai descendu, combien de bouteilles sont parties et est-ce que j’ai vomi.

Pour une fois je suis fatigué, je ne vous tiendrai pas plus longtemps en haleine. Donc pour vous être aimable et surtout parce que mon lit me réclame: j’ai bu 34 verres, ils sont petits, mais costaux. Les quatre derniers étaient de trop, les trente précédents aussi du reste. On a vidé 3 bouteilles. Il parait que nous sommes allés dans un club après le restaurant. Il parait, moi j’en ai aucun souvenir. Je me suis couché à 1h30 et au dire de ma collègue qui m’a accompagné jusque ma chambre, j’ai du relâcher la soupape de sécurité dans la rue devant le club (très discrètement, je sais me tenir en société, je représentais encore malgré l’heure tardive le bon goût français) et dans l’ascenseur...

Si je fais le calcul entre la fin du repas et mon retour à l’hôtel, il me manque une bonne heure peut être une heure et demie. Et là pas moyen de remettre la main dessus. Le trou noir. Il parait que la soirée s’est très bien passée et que l’on va remettre le couvert samedi. Les mêmes protagonistes. Au programme restaurant, visite d’un site historique (un tombeau récemment exhumé) et re restaurant. Il y a de la revanche dans l’air. Promis je resterai sobre. Ceci dit, quand je me suis levé ce matin à 7h00 ma tête tournait encore un peu ! Voila ce qui explique le retard. Exceptionnellement je ne vous parlerai pas des déménageurs, il est minuit et demie passé et demain je travaille. La suite très bientôt.

vendredi, mars 17, 2006

Weinan Jour J

C'en est fini des J-5 et J+10, Weinan me voici!
Proverbe chinois : Patience! Avec le temps, l'herbe devient du lait. Je l’aime bien celui là ! Me voici donc arrivé à Weinan. Depuis l’avion, la région est recouverte de champs. A perte de vue, des serres, de vastes étendues rectangulaires, vertes, juxtaposées, divisées en fine lamelles, mais pas un arbre. C’est bien la chose la plus surprenante de ces trois premières semaines. Le plateau se dresse à 400 mètres au dessus du niveau de la mer, ça et là écorché par quelques failles, laissant apparaître des strates rougeâtres. En cette fin d’hiver il fait déjà 15ºC, beaucoup de poussière dans l'air, si à Beijing le gris dominait, ici c’est le jaune terra cota. Il semblerait que les vents de sable censés toucher Beijing ces jours-ci viennent d’ici (la neige, en tout état de cause, non !). On m’avait annoncé la campagne profonde, il y a de ça. C'est plutôt un semblant de ville dans la campagne. Sur l’autoroute menant de l’aéroport à Weinan et passant par Xi’an, un détail familier m’a surpris. Je vous l’avais annoncé, les Chinois nettoient tout ce qui ne bouge pas et mange quasiment tout le reste. J’ai donc vu, approximativement tous les 2 km, des personnes balayer la bande d’arrêt d’urgence et le terre-plein central, seules, sans surveillance, ni le moindre gilet réfléchissant. Les habitudes ont la vie dure, mais il y a quand même des limites à la bêtise. Ici on les repousse très loin. Il doit y avoir un championnat et peut être un « Diner de Cons» derrière tout ça ! 45 minutes d’autoroute au milieu de cette campagne chinoise, pourquoi ne pas faire les choses en grand une fois pour toutes, comme si un chemin vicinal ne suffisait pas, me voici à Weinan.

Je suis donc installé en plein centre ville à 1 km du bureau. L’hôtel Guangming, le plus récent et moderne de la ville. Dans le genre ostentatoire il se reçoit au moins un accessit Ad hos proxime accesserunt.

De ma chambre du 10 étage je surplombe la ville et me rend compte de la situation. D’après ce que je vois il y a très peu de commerces, de restaurants. Constatez par vous-même, ce n’est pas très ragoutant !

J’allume la télévision, on peut toujours rêver, touché par la grâce, ou pris dans son élan, le promoteur aura peut être installé le câble, il a bien mis des connexions internet.
46 chaines et rien à voir ! C’est dramatique. Les programmes se classent en 4 grandes catégories :
  • Les séries « médiévales » en costume,
  • Les comédies musicales et autres concerts médiévaux en costume,
  • Les « télé-achats »
  • Et enfin les émissions du style téléréalité et autres talkshow, en public.

Pas la moindre trace de TV5 ou d’une quelconque autre chaine d’information généraliste. Je ne demande pas de capter BBC World Service, CBS ou CNN mais quand même une petite chaine anglaise m’aurait amplement contenté!

Au vu de la situation il me reste 5 choses à faire :

  1. Travailler, ça tombe bien, je suis là pour ça. Comme j’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre la semaine et le week-end ici, j’irai faire des prélèvements d’eau avec une collègue demain matin. Même si c’est samedi, je verrai un peu de paysage et je trouverai moins le temps long.
  2. Manger et comme vu pouvez le constater jusqu'à présent, la nourriture est tout à fait à la hauteur de mes attentes, pour ne pas dire mes exigences.
  3. Apprendre le chinois, si je veux optimiser mon numéro 2, j’ai tout intérêt.
  4. Rester en contact avec vous, pour le moment ça fonctionne très bien, alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Continuez à m’envoyer des commentaires. C’est avec grand plaisir que je découvre vos messages en me connectant au petit matin.
  5. Et enfin, dormir, ça passe le temps à défaut d’occuper. Pour l’heure passons au numéro 2. Le restaurant du 3eme étage de l’hôtel tient ses promesses ! Premier repas avec trois collègues. Au menu :

Champignons grilles. Excellent. Omelette garnie de légumes verts. Façon « brique » Parfait. Cèleris et noix fraiches épluchées. Succulent Plat de poisson bouilli accompagné de haricots rouges, fèves et autres petits légumes

Endives garnies Canard laqué. Sans commentaire.

Un peu de riz, de la bière et du thé (plutôt fade) pour faire couler le tout et chose rare un dessert : de la pastèque. Globalement bien équilibré.

On verra demain à quoi ressemble le petit déjeuner ici. Il faut que j’en profite, dès que j’aurai mon appartement il faudra que je me débrouille seul. Je n’aurai pas le temps de m’ennuyer.

Place aux fabuleux métiers!!!
Le deuxième métier que j’ai choisi de vous présenter dans cette série intitulée « les Chinois combattent le chômage » est le fameux capilliculteur mobilis autrement appelé, plus prosaïquement : coiffeur en plein air. Je ne suis pas certain qu’aucun diplôme de capilliculture ne soit exigé, mais après tout, c’est aussi un métier artistique, si la clientèle suit, c’est bien le plus important. La patente aussi doit être offerte. Vive la libre entreprise!

L’une des vertus des Chinois est de savoir attendre, celui-ci n’aura pas de lait de sitôt, mais il doit être parvenu à un niveau assez élevé de sagesse. A moins que ce soit l’heure de la sieste ?
On peut aisément apprécier l’équipement de base du capilliculteur mobilis. Un vélo, c’est le minimum pour pouvoir revendiquer l’appellation et pouvoir porter l’uniforme, une batterie et une tondeuse. L’investissement est minimal, le ROI optimisé. Reste à attirer le chaland. Ici la tactique de l’affût. Simple mais efficace. On remarque l’air assuré de l’homme d’expérience.

La foule commence à se masser. Le poisson est ferré.
Ca y est, les affaires reprennent, c’est la pause pour certains, le travail pour les autres.
Vous pouvez remarquer que les habitués portent un casque au cas où la coupe laisse à désirer.
D’autre par pour des raisons d’efficacité, de rapidité et d’équité, une seule coiffure est proposée en catalogue. Ceci permet au coiffeur d’atteindre rapidement la maitrise complète de son art. Le procédé, s’il parait radical n’en est pas moins efficace. Au vu du résultat, l’homme au casque commence à hésiter. Je ne vous en ai peut être pas parlé, mais une des raisons pour laquelle les Chinois nettoient tout le temps, c’est qu’ils sont loin d’être propres. Vu le cochon à droite ! Pris en flagrant délit!
En regardant bien on se rend compte qu’ils sont deux, soit c’est un salon, soit c’est une franchise !
Heureusement la belle saison arrive. Bonjour les courants d'air.

C’en est fini pour aujourd’hui, la suite au prochain numéro.

Bisous à bientôt.

Si vous voulez voter pour les capilliculteurs mobilis tapez 2. J'ai encore quelques jolis métiers à vous présenter, mais j'espère que les gens de Weinan seront à la hauteur des Pékinois.

La prochaine fois, hommage aux bretons, « les déménageurs » !

mercredi, mars 15, 2006

Jour J+15

Mardi 13 mars 2006 Jour J+15 你好,Ni Hao, Bonjour!

Je commencerai par quatre petites nouvelles,

  1. Premièrement, je viens de recevoir mon passeport avec mon visa de travail ! Bon, il doit être renouvelé par la compagnie tous les ans. Mais l’important c’est d’être en règle avec les autorités locales.
  2. Deuxièmement, j’ai mon billet d’avion pour Weinan. Je pars vendredi 17 mars 2006 par l’avion de 12h10. C’est à partir de là que les choses sérieuses vont commencer.
  3. Troisièmement, mes bagages sont arrivés sur place. Tout au moins trois valises, il ne m’en reste plus que deux autres à embarquer vendredi. Pas de commentaire ! Je vous rappelle que je reste 10 mois là bas, que je ne rentrerai pas en France d’ici la fin de l’année. En plus à l’intérieur des terres les hivers sont froids et les étés très chauds.Je suis certain que dans de telles conditions vous seriez aussi en excédent de bagages.
  4. Quatrièmement, j’ai investi dans un petit appareil photo numérique, ce qui va désormais me permettre de vous inonder de photos. Je vous vois venir, mais comment faisait-il avant? C'est tout simple, j'utilisais l'appareil photo d'un collègue. Mais partant dans trois jours, il fallait que je puisse voler de mes propres ailes.
Maintenant que tout est officiellement réglé, je suis à trois jours de mon départ pour Weinan, dans la province de Shaanxi, c’est le moment de faire le point. Il est vrai que j’ai essayé de vous faire partager mes expériences au travers des premières pages de mon blog, mais je n’ai pas encore pris le temps de vous parler des généralités. Déjà deux semaines passées à Beijing, j’ai déjà pris quelques habitudes, il va falloir tout recommencer. J’espère seulement que le choc culturel ne va pas être trop fort. Ici bien que différente la vie reste simple. A part la barrière de la langue, le reste ne m'a pas posé tant de problèmes.
Pour le moment et pour encore trois jours, je réside à l’hôtel Jing Xing. Je peux le dire maintenant puisque je ne suis plus « clandestin » ! Pendant quelques jours je me suis mis à la place d’un transfuge bulgare bien connu…

Sur la photo ci-dessus, on peut appercevoir le 3eme périphérique, à droite mon hôtel, à gauche l'immeuble où je travaille.

Donc qui dit hôtel dit pas de ménage, pas de cuisine, pas de courses, pas de lessive, petit déjeuner à l’européenne avec lait (une tasse, il ne faut pas être trop gourmand, je ne sais pas ce que je trouverai à Weinan. j'ai donc commencé un sevrage, de 1l je suis passé à à peine 30 cl, je ne m'en croyais pas capable) chocolat, croissants et autres viennoiseries. En fait j'avais deux possibilités pour le petit déjeuner soit à l'européenne, soit à la chinoise. Il ne faut pas m'en demander trop. J'ai déjà fait une croix sur le fromage et les desserts, je pouvais quand même garder le petit déjeuner français pendant mon séjour à Beijing. A Weinan mon acclimatation va se faire en deux temps. D'abord quelques jours à l'hôtel, puis on me lâche dans le grand bain sans bouée. La raison est toute simple, il semblerait qu'il n'y ait pas d'eau chaude dans les appartements. Alors en échange d'une petite augmentation de loyer, le propriétaire consent de faire installer à ses frais une chaudière et une douche. Donc pour résumer, entre le petit déjeuner à l'hôtel, les restaurants midi et soir, je n'ai aucune raison objective de me plaindre.Ca pourrait être pire... à Weinan certainement.

L’hôtel où je réside se situant à quelques pas du bureau, j'ai rapidement acquis quelques petites habitudes. Je me lève tous les matins à 7h30, y compris le week-end. Je démarre par une bonne douche (je reste au téléphone avec la famille une partie de la nuit, décalage horaire oblige, les nuits sont courtes alors si je veux me réveiller il faut que je commence par là.), toilette, rasage (tous les jours! Quand on représente la France, pas de concession!) habillage (pour les mêmes raisons, costume et cravate), tout ça sans se presser c'est quand même pas l'armée ici. L’avantage d’être à 2 minutes du bureau c’est qu’on a aucune raison de s’énerver ou de stresser. Pour être en retard dans ces conditions il faudrait vraiment le faire exprès. A 8h20 je sors prendre le petit déjeuner.( vous voyez, 50 minutes pour tout ça, c'est pas la mer à boire.) Je n’ai plus rien à demander, la serveuse connaît par cœur mes habitudes, lorsque j’arrive tout est prêt. Royal. (Je ne vais quand même pas vous redire ce que je prends, c’est écrit plus haut.) Je retourne dans ma chambre laver mes petites quenottes, enfiler une veste et un manteau, 8h50 en route pour le bureau. Un claquement de doigts plus tard, 8h52, je suis devant l’ascenseur du Hyundai Motor Building. L’affaire est bouclée. Direction 22eme étage, j’occupe le bureau du personnel en transit. Je retrouve alors quelques collègues français très sympathiques, mon ordinateur portable, mes dossiers, ma connexion Internet, ma ligne de téléphone fixe et mobile. La journée démarre bien.

Je travaille 5 jours par semaine avec les horaires de bureau standards pour la Chine : 9h00 – 18h00 avec une heure de pause entre 12h00 et 13h00 ou 13h00 14h00. Les Chinois sont plutôt ponctuels, surtout en ce qui concerne l’heure du départ. Il est rare de voir quelqu’un dans son bureau après 18h10 ce qui pourrait être interprété comme une preuve d’inefficacité. Leur argument tient la route, si l’on reste tard le soir, d’une part les heures supplémentaires ne sont pas payées, mais on risque d’autre part de commencer le travail du lendemain et donc de s’ennuyer. Dans une économie communiste, si on ne respecte pas le plan, tout fout le camp ! Les choses ont pourtant bien évolué, car il y a quelques années, le bureau central imposait aussi aux restaurants de fermer à 18h00 ! Je me demande à quelle heure ils quittaient alors le bureau ou l’usine ? Personnellement, l’hôtel n’étant pas équipé d’Internet dans les chambres je reste au bureau jusque 19h30 afin de pouvoir actualiser mon blog et garder le contact avec le reste du monde.

Le mardi j’ai en plus droit à deux heures de cours de chinois. Pour le moment j'en ai eu deux. Le prochain sera à Weinan, je risque d'apprendre le chinois avec un accent de la campagne, ça doit être quelque chose!

Je vais généralement déjeuner avec quelques français dans des restaurants à clientèle essentiellement européenne. Les fauteuils sont confortables, les boissons sont fraîches. Les cartes disponibles en anglais. On prend alors quatre ou cinq plats : bœuf sauté, porc au caramel et cacahuètes, crevettes grillées, raviolis bouillis, porc en beignets (ce sont des classiques). Tout cela accompagné de riz blanc, de riz sauté avec de l’œuf, de haricots verts grillés, de piments rouges et verts. Un peu de salade, du chou blanc ou rouge, on est certain de contenter tout le monde et de bien manger. C’est équilibré, varié, mais il n’y a ni pain, ni fromage, ni dessert !

Comme je vous le disais plus haut vivant à l’hôtel je me pose deux questions existentielles.

  1. Qu'est-ce que je vais manger au dîner? Plus exactement où vais-je manger ? Je devrais dire pour être encore plus précis : dans quel restaurant vais-je pouvoir choisir ce que je vais manger?
  2. Ma seconde préoccupation est de savoir comment je vais occuper mon week-end loin de la famille, il faut bien se changer un peu les idées, et ce n'est pas le temps qui me manque.

La nourriture, pour qui souhaite s’intégrer est très variée et je ne compte pas mettre les pieds dans un des nombreux KFC ou Mac Do, qui foisonnent un peu partout.

Là je vais rassurer ceux qui s’inquiètent pour ma petite santé, je suis en pleine forme, pas de turista, pas l’ombre d’une indigestion... De toute façon à part deux repas japonais où certains poissons étaient crus, tous les restaurants qui ont eu le privilège de m’accueillir servaient des plats cuits, bouillis, marinés. La grippe aviaire ne passera pas par moi. Ne vous inquiétez pas ! C'est vrai que je ne sais pas forcement ce qu'il y a dans mon assiette, mais à part une sorte de porridge (ci-contre), des raviolis pékinois (il sont cuits au bouillon et non à la vapeur) et quelques plats coréens a base de piments, j'ai toujours fini avec plaisir mon bol ou mon écuelle. Le souper est généralement plus varié et exotique que le déjeuner. Disposant de plus de temps pour me sustenter, je peux me rendre dans des bouibouis plus typiques loin des sentiers battus du quartier des affaires. D'une part le cadre est plus authentique, voire rustique. La nourriture y reflète plus les habitudes culinaires locales. Prendre une soupe dans les hutongs n’a rien à voir ! Il en va de même pour le riz, qui y perd un peu sa couleur immaculée, mais y gagne en saveur. A part cela, il y a aussi les fameuses pâtes chinoises. Je les mets un peu de coté pour le moment, leur préférant les légumes, les plats sont déjà assez copieux sans avoir à en rajouter. Tout cela ne serait rien sans les fruits de mer et autres poissons d’eau douce conservés dans des aquariums au milieu du restaurant attendant entassés comme des sardines leur fin prochaine. (J’ai pu remarquer des concombres de mer, des araignées, d’innombrables variétés de poissons dont je n’ai aucune idée du nom faute d’avoir été présenté en bonne et due forme.) Pour les plus courageux d’autres récipients nous invitent à des dégustations plus « originales »...

Je vais arrêter là la description de mes repas, le plus simple c’est que vous veniez me rendre visite. J’ai déjà repéré quelques bonnes adresses…

A gauche repas dans une restaurant japonais. Il faut y tester les brochettes (au milieu), il y en a notamment une à base de cartilage (deuxième en partant de la gauche, cachée), je n'ai rien trouvé à manger dessus, soit parce que je suis un touriste et que je n'y connais rien, soit parce que je suis un touriste tout simplement! A droite petit "restaurant" dans un des quelques quartiers hutongs encore épargnés.

Comme je viens de l’évoquer plus haut, ma seconde préoccupation, est de trouver comment s'occuper pendant le week-end. Etant donné le nombre de monuments dans la ville, il y a de quoi faire. Ce n'est pourtant pas si facile que cela.

Une constatation s’impose : La météo locale ne vaut pas mieux que la nôtre ! En prévision d’un week-end ensoleillé et une température clémente pour la saison, 14 ºC, nous avions planifié pour Samedi dernier une randonnée sur la Grande Muraille à 72 km au Nord Est de Beijing. Au programme, lever à 7h00, départ en bus de la gare routière de l’Est à 8h00 direction Mutianyu. Ce n’est pas le site le plus connu, ni le plus proche de Beijing, mais attirant moins de touristes et situé dans les montagnes il présentait à nos yeux de multiples avantages. (Pour info, le quartier où nous résidons est aussi dans la partie Est de Beijing, non loin de la gare de bus) Manque de chance, la veille la météo annonce une tempête de sable qui nous contraint à annuler au dernier moment. Bien

évidemment nous n’avons pas eu la tempête de sable, mais sur les coups de 11h00 la température a brutalement chuté à -3ºC et nous avons eu de la neige ! Bravo Météo China ! Me gâcher mon dernier week-end à Beijing avant de longs mois. Une sortie si bien préparée

Alors, au pied levé, direction le marchand d’appareils photos (cette annulation m’a au moins permis d’avoir un peu de temps pour m’occuper de ça) puis le métro, pour aller visiter le temple des lamas. Situe au nord de la cité interdite, non loin du Worker Stadium. Je vous montre juste deux photos une prise de l'extérieur, une de l'intérieur, sinon, ça risque de vous ennuyer un peu! J’en ai d’autres, mais si je vous inonde vous n’aurez plus besoin de venir.

Après cette visite fort enrichissante, je suis allé me promener autour des lacs Hohai « Rorail » du coté des monuments de la Cloche et du Tambour. J'ai fini cette petite balade en échouant dans un bar du quartier des hutongs voisins. La fatigue commencant à se faire sentir je suis retourné nonchalamment à pied à l’hôtel. Pour me divertir et faire par la même occasion un peu de repérage, j'ai commencé à arpenter les rues du quartier des ambassades. Profitant de mon nouvel appareil photo, j’ai immortalisé quelques petites scènes assez représentatives de la vie pékinoise. Je vais inaugurer ce soir (pour vous je ne sais pas, mais pour moi c’est le soir) un nouveau rendez-vous intitulé : "Les Chinois..."

J’attends vos commentaires pour savoir si je dois continuer par la suite! Vous pouvez voter.

Je vous présente d'abord le cadre, pour mieux comprendre le sujet. Je lisais dernièrement un article daté du 3 janvier 2006, issu de la presse gouvernementale locale louant la politique pour l’emploi de Beijing. Il en ressortait qu’en 2006, le taux de chômage local ne dépasserait pas les 2,5% et cela malgré les 295000 nouveaux diplômés.

La municipalité ayant créé 139000 nouvelles opportunités de carrière, ce sont près de 177000 chômeurs qui ont retrouvé du travail. Le rédacteur a trouvé intéressant d’ajouter qu’en fait 110000 d'entre eux ont été reclassés par ce biais et qu’environ 55000 ont été sortis du calcul pour cause de préretraite à 50 ans et même 40 ans ! Ne perdant pas une occasion et profitant de mes week-ends pour marcher dans la ville, j’ai pris au hasard de mes déambulations des photos qui vous permettront à n’en point douter de découvrir ces métiers souvent perdus, oubliés, voire ignorés en France et qui permettraient, s’ils étaient présentés sous un meilleur jour, d’assurer le plein emploi dans notre beau pays en tout cas atteindre les 2,5% de chômage. Je ne pense pas forcement aux métiers de bougnat, de maréchal ferrant ou encore de bourreau.

Les idées ne manquent pas. Il faut peut-être les adapter!

Pour ce premier rendez-vous le grand nettoyage de printemps. Aujourd’hui un métier qui "court les rues" en Chine « Nettoyeurs de rue » au sens large.

Il faut remarquer que par « Nettoyeur de rue » je regroupe aussi bien les cantonniers qui se déplacent en escouade, que les laveurs de mur, les laveurs de barreaux ou encore les balayeurs de neige. Ceci a le mérite de créer beaucoup d’emplois plus ou moins saisonniers dans certains cas, mais quoi qu’il en soit en grande quantité.

Pour nettoyer un morceau de trottoir de 20 mètres de long j’ai dénombré pas moins de 19 personnes. N’ayant malgré mon grand angle pas assez de recul je n’ai pas pu faire rentrer tout ce joli petit monde dans le champ de mon appareil. Je vous rassure, tout le monde ne balaye pas en même temps. La poussière déplacée rendrait l'atmosphère irrespirable. Certains attendent donc sagement leur tour. Tout est très bien étudié!

Je dois avouer, à la décharge de la municipalité et au risque de me répéter, souligner le fait que la météo nous ayant joué un mauvais tour ce samedi, c’est une tempête de sable qui était attendue en lieu et place de la neige. Le personnel étant hautement qualifié et tout autant flexible on remarque que le geste est précis, même si l’efficacité n’est pas forcement au rendez-vous. Je vous assure qu'il balayait, seul ! Il marchait plus vite que moi, c’est vous dire son adresse. Je le soupçonne de s'être un peu perdu, ou peut-être assoupi. Il essayait manifestement de rejoindre son escouade qui ne l'avait pas attendu.

En ce qui concerne le métier de nettoyeur de murs et de barreaux, c’est une spécialité pékinoise que je ne connaissais pas encore. Ce n'est pas un cas isolé, je peux vous certifier que j'en ai vu beaucoup d'autres. C'est réellement une spécialité parmi tant d'autres.

A l’instar de leurs collègues deS bureaux, les agents de nettoyage chinois officient entre 9h00 et 18h00 ce qui pour nous français peut sembler surprenant. Ceci est en parfaite harmonie avec une philosophie qu’ils partagent avec leurs confrères médecins, « mieux vaut prévenir que guérir ». Le ménage est donc fait en continu, tout au long de la journée, que ce soit dans les bureaux, les magasins, les administrations, les restaurants ce qui permet d’être dans un environnement toujours propre, mais parfois glissant et bruyant .

Allez, une petite dernière, prise ce matin avant d'aller travailler. Ils sont une bonne quinzaine pour ramasser les 4 papiers (maximum) qui jonchent le terre-plein central.

Si vous voulez voter pour les nettoyeurs tapez "1".

Je peux vous dire qu'en ce qui concerne la seule activité de nettoyage, une bonne partie des 139000 postes a dû y être affectée. Mais vous verrez par la suite, ils sont pleins de ressources ces chinois.

La prochaine fois je vous parlerai des "Capilliculteurs Mobilis".